Sylvain OWELLE
Mon travail de peinture, né d’une rencontre avec la scorie (résidu issu de la fusion de minerais métalliques), s’articule autour d’un processus visant à utiliser cette dernière comme révélatrice d’une matérialité propre à la picturalité. En travaillant par saupoudrage sur peinture fraîche, la scorie intervient en augmentant le relief par effet de contrastes, produisant l’émergence de rapports illusoires entre peinture, photographie, et peinture imprimée.
Après de nombreuses expérimentations quant à l’effet produit, tentant d’appréhender les questionnements liés à son attraction visuelle, j’ai entrepris de décliner le processus en intégrant cet effet d’optique dans des systèmes d'abstraction géométrique.
Outre une récurrence du signe, dans son caractère polysémique, le changement d’échelle à apporté son lot de problématiques liées à l’outil et au rapport au corps. Je considère certaines toiles comme des instants d’action painting dans lesquels la dynamique du geste est mise en exergue, et l’empreinte, la trace, rendue pérenne par ajout de scorie.
L’abstraction géométrique agit parfois comme une cassure, une césure entre deux territoires picturaux. L'un dématérialisé par l’aplat, et l’autre qui vise à figurer une matérialité.
L’emploi de couleurs pop, dé-saturées, provenant d’une culture visuelle de laquelle je me suis nourri, vient souligner des effets de contrastes dans une production majoritairement tri- chromique.