5 QUESTIONS À ALEXIS DANDREIS, ARTISTE NÉONISTE
"Il y a toujours une âme derrière l’objet, ce qui je crois lui donne tout son charme lorsqu’il s’allume et éclaire. "
Alexis Dandreis est un artiste néoniste passioné qui exerce dans son atelier parisien depuis trois ans maintenant. Lauréat de la Fondation Banque Populaire, il travaille le néon en créant des oeuvres d'art à travers des projets personnels ou en collaboration avec des artistes mais propose également des cours d'initiation. Nous lui avons posé cinq questions afin de comprendre son parcours.
Pourquoi le néon ?
J'ai toujours eu un pied dans le monde de l'art. Après mes études aux Arts Décoratifs à Strasbourg en 2014, j'ai enchaîné sur un CAP Menuiserie à Paris. Une fois cette formation finie, j'ai été dans une logique de découverte où je voulais apprendre plein de choses. C'est lors d'un voyage au Canada à Montréal en 2016, en voyant des néons suivre la forme d'un bâtiment, que j'ai été fasciné par cette lumière et que j'ai commencé à me questionner sur ce médium. Je regardais des vidéos sur YouTube pour comprendre le fonctionnement du néon et puis j'ai décidé d'apprendre et de me former.

Comment avez-vous appris à maîtriser ce médium ?
Après mon voyage au Canada j'ai décidé de suivre un CAP Souffleur de verre option enseigne lumineuse au Lycée Dorian à Paris. C'est le seul lycée de France qui propose cet enseignement et forme au métier de néoniste. C'est un métier maître-élève qui s'apprend dans un atelier, où l'élève observe et applique les techniques aux côtés d'un professionnel. La maîtrise du néon est un artisanat avant tout, c'est un savoir-faire et une technique avec un ancrage historique important en France. C'est en suivant cette formation que j'ai compris que le néon me plaisait et j'ai décidé d'en faire mon métier.
Quelle est la partie la plus technique lors de la création d'un néon?
Le cintrage du verre, donner la forme à la canne de verre. Contrairement aux LED qui sont dans des tubes/diodes en plastique, le néon est dans un verre soufflé et fait à la main. Les cannes de verre que j'utilise viennent d'Italie, c'est un verre dur et difficile à manier quand on a pas l'habitude. Il n'y a pas mille étapes lors de la création de néon mais le concevoir est aussi très technique, ça lie le souffle, la manipulation, il y a aussi la chaleur du chalumeau à prendre en compte. C'est compliqué sans l'être, tout le monde peut faire un néon mais le travail de précision et la maîtrise de la technique sont des éléments clés.
D'où vient votre inspiration ?
Je ne suis jamais vraiment fasciné par les néons que je vois. Ce qui m'attire avant tout c'est la source source lumineuse, ce gaz qui illumine à 360° au sein d'un tube. Le néon est une lumière qui imprègne, qui ambiance un environnement. Lorsque je dessine sur ma tablette graphique j'identifie un modèle qui me plaît et je l'imagine en néon, je pense aux différentes étapes et au produit fini.
Le néon et l'art, une évidence ?
Créer un néon est un peu un passage courant dans la vie d'un artiste, une phase expérimentale. Il y a très peu d'artistes néonistes à proprement parlé. Beaucoup de néons ont été créés par des artistes notamment des lettrages que l'on retrouve un peu partout à travers le monde. Du point de vue d'un néoniste travailler un lettrage pour un artiste ou pour un opticien au final c'est la même chose. Personnellement ce n'est pas le lettrage qui m'attire dans les oeuvres d'art en néon. Vous avez des artistes qui travaillent un peu plus le volume comme François Morellet, Bruce Nauman, Dani Bonet, ou encore Bethan Huws que je trouve plus intéressants.